Le laurier cerise (Prunus laurocerasus L., 1753) est joliment appelé laurier de Trébizonde en référence à une localité Anatolienne de son aire d’origine. Il n’a de laurier que la forme des feuilles, puisque c’est un prunier, comme son nom latin l’indique.
Toxique (même si ma grand mère se servait d’une feuille pour donner un bon goût d’amande – causée par la présence de cyanure – à ses crèmes à la farine de maïs et au chocolat) il est employé comme plante de haie. Pour le bonheur des uns amoureux murs végétaux – pare-vue, et le malheur d’autres souhaitant un jardin avec peu d’entretien et propice à la biodiversité.
En ce moment, à condition de ne pas tailler la haie de laurier cerise (pour ne pas faire échouer des nidifications et éviter d’avoir à la tailler de nouveau quelques mois plus tard, la taille stimulant la croissance) il est possible d’y faire une observation intéressante dans le jardin de ceux qui en possèdent : un foisonnement de butineurs.
Quoi? Des butineurs sur des arbres sans fleurs? Et oui… car ceux-ci possèdent des nectaires (glandes à nectar) extra-floraux (ici sur la base de la face externe des feuilles – c’est à dire du côté ne se trouvant pas face à la tige) qui attirent de nombreux visiteurs de la gente entomologique y compris certains très appréciés tels que les abeilles domestiques…
Moralité, ce qui peut paraître à première vue comme un mur végétal monospécifique et exotique et donc a priori peu enclin à favoriser la biodiversité locale pourrait en fait avoir un rôle intéressant à jouer dans l’apport de nutriments à nos amis les insectes. Il faudrait savoir quelle est la qualité de ce nectar… à quand le miel de laurier cerise? Nous en consommons peut-être déjà! En espérant qu’il ne contiennent pas de cyanure! Ce qui paraît improbable… les nectaires extra-floraux serviraient à attirer des prédateurs d’herbivores (ex : chenilles) qui à l’occasion apprécient une sucrerie… cela nous fait par exemple penser aux guêpes, mêmes si bien d’autres en profitent.
Face externe d’une feuille avec plusieurs nectaires visibles à la base le long de la nervure principale.
Abeille domestique visitant des nectaires extra-floraux.
Merci pour ces infos fort intéressantes : le bonheur d’apprendre !!!
Quelle coïncidence, un ami me signale un nuage d’abeilles dans un Laurier-cerise, je constate des nectaires aux base des feuilles, je me renseigne sur Google et tombe sur votre excellent reportage témoignage. Avec les abeilles on n’en finit pas d’apprendre. Chaque jour elles nous réservent de surprenantes surprises.